C’est le nombre d’entreprises avec lesquelles la Microbrasserie St-Pancrace fait affaire à l’étranger. Qui aurait pu croire que les fournisseurs étrangers de cette entreprise, qui distribue 25 bières dans 300 points de vente au Québec, pouvaient se compter sur les doigts d’une main?
«On se dit souvent que brasser de la bière, c'est un prétexte pour parler de développement régional», commence André Morin, directeur de la production à la Microbrasserie St-Pancrace, dont les produits uniques font rayonner les arômes nordiques des fruits et des épices de la Côte-Nord. Cette mission est d’ailleurs chaque fois remise sur la table des lacs-à-l’épaule annuels, un moment d’arrêt que s’offrent les quatre co-propriétaires depuis la création de l’entreprise en 2012.
La signature brassicole de St-Pancrace l’a amené à développer de solides partenariats, d’abord, avec les producteurs et cultivateurs de la région, comme la Ferme Manicouagan, la Maison de la Chicoutai ou encore Canneberge Côte-Nord. «Nous sommes passés d’une entreprise qui fait affaire avec des fournisseurs régionaux à une entreprise qui développe sa chaîne d’approvisionnement. Tout est dans la communication et la planification avec les fournisseurs», résume le co-fondateur.
Et pour cause : afin de trouver le juste équilibre entre l'agriculteur qui investit souvent des années de travail avant d’avoir une récolte mature et la microbrasserie qui commercialise régulièrement de nouveaux produits, St-Pancrace conclut des ententes à long terme. Quitte à partager les risques en finançant des cultures, comme celle du premier houblon nord-côtier des Jardins de Carmanor, ou à acheter plus d’airelles et de genévriers du Grenier Boréal lorsque la saison est bonne pour en congeler et les utiliser plus tard.
Dans les dernières années, St-Pancrace a continué à faire évoluer ses pratiques, avec un rêve en tête : rapatrier toute sa chaîne d’approvisionnement ici. «C’est un objectif pas tout à fait réaliste», reconnaît celui qui a aussi étudié en développement régional. «Mais ça nous donne une vision vers laquelle avancer! Un fournisseur à la fois, on a remplacé nos entreprises de service, de matières premières, notre fabricant de boîtes de carton, de nos produits de lavage, etc. En faisant ça, on génère de la richesse, on crée des emplois et on contribue à rendre le Québec plus fort.»