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Quantité de pertes que génère la boulangerie artisanale La Grigne. Afin de réaliser ce tour de force, Mathieu Chartier compte sur ses partenaires québécois pour lui fournir juste ce qu’il lui faut d’ingrédients de qualité. Une flexibilité que ne permettent pas nécessairement de plus gros fournisseurs de l’extérieur.
Si vous passez par la boulangerie La Grigne à Joliette, c’est peut-être l’odeur du pain ou l’alléchant présentoir qui vous marqueront, et peut-être la conviction du propriétaire, Mathieu Chartier. Le pâtissier ajoute en effet un ingrédient spécial à ses créations : des aliments d’ici! «À travers mes recettes, je me fais un devoir et une fierté de mettre en valeur des artisans aussi créatifs que moi, comme des meuneries pour les farines, des maraîchers pour les herbes fraîches et des producteurs de petits fruits!»
Ce pari sourit visiblement à son entreprise, qu’il a démarrée en 2014 : «Lorsque j'ai bâti La Grigne, j'ai mis toutes mes économies, tout mon temps et tout mon savoir-faire ici, au service de ma communauté avec l’aide de fournisseurs québécois. Et ça porte ses fruits, encore aujourd'hui!»
Prenez Les Moulins de Soulange, située à Saint-Polycarpe. Cette entreprise se spécialise dans les farines inusitées à la fiabilité irréprochable, foi de Mathieu Chartier. «Leur sélection est impressionnante; ils développent même une farine à panettone! Ce moulin est l’un des rares capable d’extraire le plein potentiel des grains québécois issus de l’agriculture raisonnée», fait valoir celui qui voit avant tout sa boulangerie comme un laboratoire de création.
Autre exemple : la Ferme Bourdelais de Lavaltrie, chez qui Mathieu Chartier trouve une multitude de petits fruits qui sortent de l’ordinaire, comme des framboises noires et jaunes et des camerises. «Hugo, le propriétaire ose prendre des risques pour m’arriver avec des nouveautés chaque année. Je peux m’amuser avec ses produits tout en évitant de recourir à des artifices comme le sucre en poudre pour dissimuler des défauts», explique-t-il.