Les déchets des uns font les trésors de la Fermenterie du Père Canuel. L’entreprise de Saint-Valérien-de-Rimouski récupère en effet les surplus non mis en valeur par les producteurs agroalimentaires du Bas-Saint-Laurent, que ce soit par manque de temps, d’installation ou de connaissances. Ces derniers servent ensuite de matière première dans la confection d’une gamme unique de produits fermentés : tempeh, kimchi, sauces, etc. Ce sont des valeurs d’écologie, d’autonomie et d’entraide qui incitent le propriétaire Pierre-Olivier Canuel à ainsi appliquer des notions d’économie circulaire.
Les collaborations fructueuses se sont multipliées depuis les débuts de l’aventure en 2018. Les piments coréens de la ferme Val-aux-Vents ont par exemple permis la création d’une sauce piquante, l’un des produits les plus rentables de la Fermenterie du Père Canuel. Autre exemple : la récupération des fonds des cuves destinées à brasser la bière d’entreprises du domaine brassicole comme Le Bien, Le Malt et L’Octant pave la voie à la fabrication de divers types de vinaigres – les premiers essais sont pour le moins concluants.
Pour dénicher de nouveaux intrants à transformer en nourritures et boissons originales, Pierre-Olivier Canuel cogne à la porte de producteurs du secteur agroalimentaire situés à proximité de son entreprise. Il ne se tourne uniquement vers des fournisseurs québécois, puis canadiens qu’en dernier recours, après avoir épuisé toutes ses options. Bien que simple, cette politique est manifestement efficace; hormis pour quelques produits spécialisés, comme du matériel de fermentation, l’approvisionnement de la Fermenterie du Père Canuel est «totalement locale», soutient l’entrepreneur.