Pourcentage du budget nourriture du restaurant Les Mal-Aimés consacré à des artisans, éleveurs et producteurs locaux, régionaux ou du Québec.
Les chefs Yannick Côté et Daniel Charbonneau réservent depuis toujours une place de choix aux artisans de proximité sur leurs ardoises. C’est donc sans surprise qu’ils ont poursuivi dans cette veine avec le restaurant gastronomique de type table à la ferme Les Mal-Aimés situé à Cookshire-Eaton, lancé en 2023. Il est d’ailleurs l’une des rares tables champêtres reconnues au Québec. «Pour nous, collaborer étroitement avec les producteurs du coin était une façon de travailler avant d’être une tendance», précise Yannick Côté.
De l’entrée au dessert, 95% du menu est issu de produits agroalimentaires locaux, régionaux et du Québec et autour de 60% de la composition de l’assiette provient directement de la ferme. Par exemple, des coupes de viande personnalisées des animaux de pâturage de la Ferme d’Orée se retrouvent souvent dans les assiettes. Même chose pour les fromages et yogourts de brebis de la Bergerie Blais ainsi que pour les champignons gourmets de Réseau Souterrain, «des produits exceptionnels qu’on voit rarement ailleurs», commente le chef copropriétaire.
Les vins québécois occupent également une place importante dans les accords proposés avec les mets. Faire affaire avec des producteurs locaux et s’approvisionner directement de la ferme demande un investissement en temps et en énergie qui est reconnu par la clientèle, conquise par le restaurant Les Mal-Aimés. «Si chaque restaurateur du Québec faisait son petit bout de chemin en adoptant ne serait-ce qu’un ou deux produits d’ici, la vitalité du secteur bioalimentaire serait étincelante», croit Yannick Côté.
Au-delà du volet nourriture, près de 70% des dépenses ont été effectuées auprès d’artisans et d’entreprises d’ici (vaisselles, mobilier, appareils de cuisson faits sur mesure, équipements de cuisine, petits outils, etc.). Concrètement, le revêtement d’acier recyclé a été acheté chez Bolduc (Cookshire-Eaton), et les tables ont été fabriquées de planches de bois de grange achetées chez Baldwin (Bury). Les artisans Adèle Blais et MegaNan de la région sont mis en valeur, et toute la musique entendue en salle est faite par des québécois.