La production de viande bovine exige une consommation massive d’eau. Cette dernière serait de l’ordre de plusieurs milliers de litres par kilogramme selon certaines estimations. Par comparaison, il faut à peine un litre d’or bleu pour obtenir la même quantité de grillons, dont la teneur en protéines est par ailleurs supérieure à celle d’un steak. Qui plus est, l’élevage d’insectes exige peu d’espace par rapport à celle du bétail et émet moins de gaz à effet de serre – ils ne libèrent pas de méthane, contrairement aux ruminants.
«Les sources de protéines actuellement offertes sur le marché sont pour la plupart questionnables», constate Mark Randrianarijaona, fondateur de Solutions Vallala-Ray, une entreprise val-davidoise spécialisée dans la production d’insectes lancée en janvier dernier. C’est en brassant de la fonte que l’entrepreneur s’est d’abord intéressé à l’entomophagie. «Quand on fait de la musculation, l’apport en protéines devient vite un enjeu crucial, raconte-t-il. Aujourd’hui, je suis la preuve vivante que la consommation d’insectes peut être synonyme d’une vie saine et active.»
Mark Randrianarijaona prévoit bientôt déléguer sa production, ce qui permettra au détenteur d’une maîtrise en sciences de la gestion de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal de se concentrer sur sa force : le marketing. «Je veux non seulement contribuer à normaliser la consommation d’insectes, mais aussi la rendre sexy», affirme celui qui établit un parallèle avec l’ingestion de poisson cru qui, pour rappel, dégoûtait les consommateurs dans les années 70 et 80. «Aujourd’hui, c’est un mets recherché.»
Mark Randrianarijaona a bénéficié du programme Soutien au travail autonome et de l’accompagnement de la Société de développement des collectivités des Laurentides pour créer Solutions Vallala-Ray. Il a en outre suivi le parcours Démarrage d’entreprise de l’École d’entrepreneuriat de Québec dans le but de mieux son projet d’entreprise. «C’est la première fois de ma vie que j’ai eu à monter un véritable plan d’affaires, témoigne-t-il. Ces coups de pouce sont précieux quand, comme moi, on prend le risque d’aller au bout d’une idée.»