Pourcentage d’échecs thérapeutiques rapporté dans la littérature scientifique, selon Solutions OptDose. Ces échecs au traitement représenteraient des coûts de l’ordre de 685 M$ par année.
En matière de prescription de médicaments, la frontière entre trop et pas assez est parfois ténue. C’est par exemple le cas pour les aminosides, une classe d’antibiotiques. La dose à partir de laquelle ils sont efficaces est à peu de choses près similaire à celle responsable d’effets secondaires. Résultat : une bien faible marge de sécurité qui peut être synonyme d’échecs thérapeutiques, voire de toxicité.
«Le dosage sous-optimal est un phénomène bien connu des médecins et pharmaciens, fait valoir Mehdi El Hassani, étudiant au doctorat en sciences pharmaceutiques à l’Université de Montréal et cofondateur de la jeune entreprise Solutions OptDose. Notre solution technologique palliera ce problème, avec pour résultat une amélioration de la prise en charge des patients.»
Le logiciel en question tire avantage des données contenues dans le dossier médical électronique du patient. Avec ces informations diverses – prises de sang, profil génétique, antécédents médicaux, etc. –, il individualise les régimes posologiques de médicaments à haut risque de complications. «Le poids est trop souvent la seule variable prise en compte à l’heure actuelle», explique le chercheur.
Le programme informatique réalise ce tour de magie grâce à une savante combinaison de principes pharmacologiques et de modèles mathématiques. L’intelligence artificielle pourrait éventuellement être intégrée au produit, de manière à automatiser certaines de ses opérations. «La prochaine étape est de le mettre à l’épreuve dans le cadre recherches cliniques, en 2024», précise-t-il.
Avec Solutions OptDose, Mehdi El Hassani se penche sur la résolution de problèmes concrets plutôt que de se cantonner à la seule théorie. Cette entreprise lui permet ainsi d’aborder autrement des enjeux de santé publique majeurs, comme la surprescription et la résistance aux antibiotiques. «Le savoir existe. Il faut le faire percoler maintenant, pas dans 20 ans!», s’exclame-t-il.
Comme l’entrepreneuriat est peu abordé aux cycles supérieurs, l’équipe de Solutions OptDose – dont trois des quatre membres sont des étudiants –, est allée chercher un coup de main auprès de précieux partenaires. «Sans les concours Innovinc. RBC, Entrepreneurs émergents, Génie en affaires et j’en passe, nous n’aurions jamais osé nous lancer», pense Mehdi El Hassani.