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    Sus aux consommables !

    Microplaques, embouts de pipettes et autres tubes à essai encombrent les poubelles des laboratoires de biotechnologies. Les chiffres sont affolants : chaque année, 5,5 millions de tonnes de déchets plastiques générées par la recherche scientifique prennent le chemin de l’incinération ou de l’enfouissement. Un chercheur utilise autant de produits en plastique à usage unique en une journée de boulot que durant tout un mois dans sa vie privée. Si la recherche dans le secteur de la vie était un pays, sa pollution plastique serait plus élevée que celle du Canada. Beaucoup plus. 

    Fiona Milano a pris conscience de l’ampleur de ce problème lors de son parcours au doctorat en génie biomédical à Polytechnique Montréal. Affolée par sa propre utilisation de consommables en plastique à usage unique, la cofondatrice de Phoenix Impact constate alors qu’il n’existe pas de solutions pour pallier la situation. «Avec mon partenaire d’affaires Maxime Dimidschstein, nous avons donc mis en place un service de récupération et de reconditionnement», raconte-t-elle. Leur approche repose sur une laveuse automatisée au procédé unique qui utilise des solutions vertes en cours de brevet.

    «Notre machine à haut débit crée de petits mouvements à la surface des consommables pour les décontaminer en profondeur, en combinaison avec nos solutions de nettoyage écologiques», vulgarise l’entrepreneure. Pour l’instant, seule une poignée de laboratoires de Montréal bénéficient de cette solution clé en main à la fois écologique, mais aussi économique. «Le recyclage est moins avantageux que la ré-utilisation, car il s’agit d’un coût supplémentaire pour les laboratoires. Réutiliser est moins dispendieux que de sans cesse acheter de nouveaux consommables.»

    Phoenix Impact prévoit commercialiser son concept à plus large échelle en 2025. Pour ce faire, elle basculera néanmoins d’un modèle d’affaires basé sur des services à un autre basé sur la vente de sa technologie originale. Pour une entreprise mise sur pied en 2023, ces perspectives sont réjouissantes. «Même si j’avais déjà lancé une entreprise par le passé [Greenzy], il nous fallait tout de même de l’aide pour partir sur de bonnes bases, affirme Fiona Milano. Sans les coups de pouce notables du Centech, de l’Esplanade et de Propolys, nous n’en serions pas là aujourd’hui avec ce projet.»

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