Chaque pas compte lorsqu’on assure le service aux tables d’un restaurant! Le transport des plats, le placement de la clientèle et le débarrassage de la vaisselle sale forcent en effet les personnes serveuses à multiplier les allers-retours. En finalité, cela les empêche de se concentrer sur ce qui compte vraiment : le contact humain. C’est là qu’intervient l’assistant-serveur autonome conçu et fabriqué par la jeune pousse sherbrookoise Oscar Robotiques, seul fabricant de cette technologie au Canada. Certifié Produit du Québec, cet assistant-serveur prend en charge une partie de ces tâches répétitives, moins valorisantes, épuisantes. Bref, dénuées de valeur ajoutée.
«Notre assistant-serveur assiste le personnel dans la restauration, sans toutefois le remplacer, précise Mathias Bourgault, l’un des sept diplômés de l’Université de Sherbrooke derrière Oscar Robotiques. Grâce à lui, les serveurs et serveuses gagnent en efficacité de telle manière qu’ils et elles sont capables de transporter 11 assiettes au lieu de 3 à la fois.» Cet assistant-serveur est justement au cœur d’un projet pilote avec le restaurant Boston Pizza de Sherbrooke. «À terme, nous pourrions aussi le déployer dans d’autres secteurs d’activités, comme les hôpitaux, les résidences pour aînés, l’hôtellerie, les salles événementielles, et bien d’autres.»
Si d’autres fabricants de cette technologie existent en Asie et importent leurs produits au Québec, aucun d’entre eux ne s’adapte aussi bien aux contextes québécois et canadien. «Nous n’y pensons pas tant cela nous paraît évident, mais nous composons tous au quotidien avec des normes sociales et culturelles en ce qui a trait aux déplacements dans l’environnement», explique l’un des cofondateurs, Yohan Bélanger. L’algorithme de navigation mis au point par l’équipe d’Oscar Robotiques rend possible des trajectoires omnidirectionnelles, fluides, réactives et, surtout, sans face-à-face.
Le septuor a parcouru une longue route depuis le démarrage du projet en mai 2022, dans le cadre d’un cours de fin d’études. Au fil des prototypes, la bande a acquis la certitude qu’elle tenait un concept assez novateur pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, ce qu’elle fit au début 2024. «Le défaut d’un ingénieur est de d’abord de développer un produit pour ensuite essayer de le vendre, ce qui est une erreur. Il est important de valider les besoins et les problématiques auprès des clients pour ainsi développer un produit qui répondra réellement à ceux-ci», souligne Mathias Bourgault, actuellement à la recherche de nouveaux partenaires de développement, notamment dans le domaine de la restauration. Leur participation aux programmes Accélération et Propulsion du Centech, un incubateur technologique reconnu, constitue en ce sens un précieux coup de pouce sur le plan entrepreneurial, venant compléter leur expertise en robotique.