Produire des légumes frais tout au long de l’année est un véritable défi dans le nord du Québec. En outre du froid, il faut composer avec des sols pauvres en azote, peu de terrains «zonés verts», de longs circuits d’approvisionnement, une main-d’œuvre rare… Tout converge pour donner à l’autonomie alimentaire une dimension de rêve!
La jeune entreprise Mycélium AT, de Rouyn-Noranda, travaille sur une série d’innovations de technologies utilisées en culture hydroponique qui ont le potentiel de faire de ce projet une réalité. Pour ce faire, He Wang mise sur la valorisation de résidus industriels et d’autres ressources sous-valorisées dans les communautés nordiques.
Ce chercheur en biomasse utilise par exemple des résidus de construction comme substrat pour remplacer la laine de roche, dans laquelle on sème. Autre exemple : le chimiste de formation concocte sa propre recette d’engrais qui a la particularité d’être stable, facilement absorbée par les plantes et, surtout, peu coûteuse.
À terme, l’ensemble de ces solutions novatrices seront regroupées en modules à installer dans n’importe quel entrepôt, garage ou espace intérieur non occupé. Les entreprises minières souhaiteront implanter ces fermes urbaines modulaires sur leurs sites de production, croit He Wang.
«Dans les derniers mois, nous avons produit des laitues, tomates et micropousses dans notre espace de démonstration, raconte-t-il. La réponse des restaurants et épiceries avec qui nous collaborons est bonne.» D’autres phases sont dans les cartons pour les prochaines années, en fonction de ce qui fonctionne ou non.
Au quotidien, He Wang travaille pour le Centre technologique des résidus industriels rattaché au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. C’est au sein de ce centre collégial de transfert de technologies qu’il a développé son expertise en valorisation de biomasses diverses – forestière, d’insecte, alimentaire, etc.
«Parmi les partenaires qui nous accompagnent, il y a l’Espace d’accélération et de croissance de l’Abitibi-Témiscamingue, MicroEntreprendre Abitibi-Témiscamingue ainsi que le Centre local de développement de Rouyn-Noranda, énumère Wang He. Je crois que l’entrepreneuriat est un travail d’équipe plutôt qu’une performance en solo.»