Les gaufres des Snorôs sont à moitié composées de légumes moches, comme des carottes, des courgettes et des patates douces. Une manière concrète de lutter contre le gaspillage alimentaire!
Tous les parents le savent : faire manger des légumes à un enfant relève du miracle! À moins bien sûr de les camoufler dans des aliments pour lesquels les tout-petits ont une affection naturelle. C’est le pari que font Les Snorôs avec ses gaufres élaborées à partir de légumes. «J’ai eu cette idée lors de mes études en sciences et technologies des aliments à l’Université Laval, dans le cadre d’un projet parascolaire, raconte Alexane Thiffeault, cofondatrice de la jeune entreprise de Québec. Il y avait peu d’aliments santé pour les familles disponibles sur le marché.»
Le hasard place le chef cuisinier Arnaud Marchand sur la route de la jeune vingtenaire. Avec cet entrepreneur dans l’âme, elle peaufine les recettes des deux variétés de gaufrettes commercialisées par Les Snorôs : les originales et celles à base de baies nordiques. La magie a lieu dans les cuisines du Mycelium du Grand marché de Québec, un incubateur qui soutient les entreprises agroalimentaires dans leurs efforts de développement et de mise en marché de produits innovants.
«Pour qu’un produit de pâtisserie comme une gaufre se conserve bien sur les tablettes d’épicerie, il faut que sa teneur en eau soit savamment dosée, c’est-à-dire ni trop haute ni trop basse. Cela est un défi avec notre matière première, des légumes, qui par définition varient selon les saisons et les fournisseurs», explique l’entrepreneure. Standardiser les procédés de fabrication a été un enjeu de tous les instants. «La solution que nous avons trouvée est d’inspecter la consistance de la pâte avant chaque cuisson de manière à ajuster le tir pour obtenir la consistance voulue.»
Les Snorôs ambitionnent maintenant de diversifier sa palette de produits, toujours dans l’optique de demeurer une solution pour les mamans et papas débordés. Au menu : une collation à base de légumes lyophilisés, ce qui permettra de mieux paramétrer son contenu hydrique et d’ainsi allonger sa durée de vie sur les tablettes, qui doit se chiffrer en plusieurs mois. «Ce projet entrepreneurial me permet d’appliquer de manière concrète la théorie que j’ai vu sur les bancs d’école, autant en matière de chimie des aliments que de leur homologation», souligne Alexane Thiffeault.
Plusieurs programmes spécialisés, comme l’Académie entrepreneuriale Ulaval-CDPQ et Mycelium, et des acteurs du milieu entrepreneurial, comme Entrepreneuriat ULaval et Femmessor, lui ont permis d’aller chercher ce qui lui manquait pour réussir dans cet univers. «Ces apports ont été précieux pour développer mon réseau de contacts, améliorer mes compétences en gestion et alimenter mes réflexions quant à l’entreprise», indique-t-elle.