Les cliniques dirigées par des hygiénistes dentaires poussent comme des champignons au Québec. Depuis 2020, ces professionnels de la santé buccodentaire peuvent en effet prodiguer des soins à la population sans avoir besoin de s’associer à un cabinet de dentiste. L’aboutissement de cette revendication de longue date signifie que la personne salariée d’hier a aujourd’hui la possibilité de lancer sa propre entreprise. C’est justement ce qu’a fait Cassandra Gilbert, propriétaire depuis décembre 2023 de la Clinique d’hygiène dentaire du Nord située à Val d’Or. «Mon offre de services est centrée sur l’humain, affirme celle qui cumule plus de dix ans d’expérience dans les cabinets dentaires. Je prends plus de temps pour expliquer, vulgariser, démontrer que je le ferais en clinique traditionnelle, où l’horaire des hygiénistes est surchargé.» À l’aide d’un détecteur de plaque, elle va par exemple revoir l’ensemble des routines de soins à la maison. Le but : réduire au maximum la présence de biofilm, cette mince couche de micro-organismes dont la présence sur les dents est corrélée avec plusieurs problèmes de santé.
Les nouveaux patients de la Clinique d’hygiène dentaire du Nord profitent en outre d’un rendez-vous d’une durée de 2 heures pour l’ouverture de leur dossier. «Habituellement, cette première visite est plutôt de 1h30 pour une bouche adulte complète, souligne Cassandra Gilbert. Cela me permet d’offrir des soins de prévention et de dépistage qui améliorent vraiment la condition buccodentaire.» La clinique de l’hygiéniste dentaire dégage par ailleurs une atmosphère chaleureuse propice à la détente. «Une deuxième salle est disponible à la location pour les hygiénistes dentaires en pratique indépendante», précise-t-elle.
Il aura fallu l’adoption du projet de loi 29 sanctionnant l’autonomie des hygiénistes dentaires de la province par l’Assemblée nationale pour que Cassandra Gilbert puisse enfin assouvir sa soif d’entreprendre. «J’ai toujours voulu travailler à mon propre compte», raconte la principale intéressée. Pour l’aider à structurer son projet, l’entrepreneure a notamment cogné à la porte de la Société d’aide au développement des collectivités de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec ainsi que de la MRC de la Vallée-de-l’Or. «On m’y a accompagné dans toutes les étapes de démarrage de ma clinique.»