La différence d'altitude (en m) de deux projets éclairés par LightFactor à Montréal en 2017, soit le dernier étage de la Place Ville-Marie ainsi que les vestiges de Montréal au Musée Pointe-à-Callière.
Alexandre Tougas marche sur la mince ligne entre la mise en valeur d’œuvres muséales, leur conservation et la sécurité de ceux qui les admirent. Avec LightFactor, la compagnie qu’il a fondée en 2011 à Laval à l’issue d’un congé parental, ce funambule de l’éclairage de bâtiments culturels (musées, bibliothèques, architectures...) doit composer avec plusieurs contraintes.
«Les pièces que l’on éclaire sont souvent restreintes en matière de quantité et de qualité de lumière qu’elles peuvent recevoir. Elles sont souvent issues de réserves et donc conservées dans la noirceur», explique ce diplômé de l’École nationale de Théâtre du Canada. Parmi ses faits d’armes figurent, entre autres, l’éclairage du nouveau Fort de Ville-Marie du Musée Pointe-à-Callières, inauguré à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, de même que plusieurs expositions temporaires au Musée canadien de l’Histoire et au Musée McCord.
Son expérience en éclairage, Alexandre Tougas l’a d’abord forgé dans le cadre d’un stage de six mois en Belgique, puis au sein du Cirque du Soleil à titre d’assistant du concepteur d’éclairage jusqu’en 2007. Après quelques années de travail pour une firme de consultation, il souhaite voler de ses propres ailes et se lance à son compte. «Mon défi initial a été de développer ma propre niche, qui n’existait pas alors. J’ai dû relever la barre et livrer à la hauteur de ce que je promettais», se souvient l’homme de 42 ans.
Dans les prochaines années, LightFactor souhaite développer le marché de la revalorisation muséale, une chasse gardée des architectes à l’heure actuelle. Le défi est considérable: ce n’est pas dans les mentalités de confier ce type de projet d’un consultant en éclairage dès ses balbutiements. «Cela implique de collaborer avec des designers d’exposition afin d’intervenir plus tôt dans le processus créatif, pas juste à la fin. Lorsqu’on vend un service, et non un produit, cela complique sa promotion de manière considérable», fait-il remarquer.