Nombre d’artistes autochtones qui voient leurs créations vendues par Khewa annuellement, assez pour remplir deux Boeing 747!
Nathalie Coutou se considère comme un trait d’union entre les cultures autochtones et blanches. Un essentiel trait d’union, précise la propriétaire de Khewa, une galerie d’art des premières nations, métissés et Inuits. «L’art est un prétexte pour tisser des liens: je veux provoquer des rencontres, une mise en contact entre ces deux univers. Je veux que mes visiteurs puissent être à l’aise de poser leurs questions», explique l’entrepreneure de 45 ans. Il faut dire qu’elle les connaît bien: elle a grandi auprès d’un père d’origine française ainsi que d’une mère algonquine qui lui ont inculqué le plaisir de partager sa culture.
C’est à 26 ans que la femme d’affaires met sur pied Khewa, le «vent du Nord», dans une maison ancestrale de Wakefield, en Outaouais. Dans sa boutique, environ les trois quarts de l’espace sont occupés par des objets d’arts autochtones. La différence est quant à elle réservée aux œuvres de Nathalie Coutou, elle-même artiste à ses heures. Ici, pas de clichés ni de babioles fabriquées en Chine: tout est authentique. «Je crois qu’il est important de donner cette place aux artisans et artistes autochtones. Ça favorise l’appréciation culturelle plutôt que l’appropriation», souligne-t-elle.
Tout au long de son parcours, Nathalie Coutou s’est entourée de précieux collaborateurs. En outre, elle n’a jamais hésité à cogner aux portes pour solliciter de l’aide. À ses yeux, la société est constituée de personnes bonnes et prêtes à aider. «Tu ne peux jamais être assez entouré. C’est comme un cercle au centre duquel tu te trouves; comme il n’a pas d’angles, tu as tout intérêt à le garder le plus plein possible», illustre la mère de deux enfants.