Nombre de clients qui s'attablent chez Horizon Thaï à chaque jour, soit l’équivalent des passagers de 5 autobus voyageurs!
«Un restaurant de cuisine thaïe à Rouyn-Noranda? C’est du suicide.» Jean-Philippe Perrier a entendu des remarques du genre à plusieurs reprises en 2011, lorsqu’il s’apprêtait à inaugurer son établissement de restauration Horizon Thaï. Loin d’être démonté, l’entrepreneur voyait plutôt une opportunité à saisir. «L’absence d’enseigne thaïe dans la région était perçue comme un manque d’appétit pour ce genre de bouffe. S’il y a bel et bien eu de l’éducation à faire dans les premiers temps, force est d’admettre que nous avons rapidement prouvé le contraire», raconte l’homme de 35 ans.
La preuve: sept ans plus tard, le chiffre d’affaires d’Horizon Thaï est sept fois plus important que les prévisions initiales! La recette du succès? L’élaboration d’une identité forte de «cuisine rebelle» où il fait bon s’attabler et passer du bon temps. À ce chapitre, le recours aux médias sociaux, de même que le bouche-à-oreille, ont fait des miracles. «Le bottin des artistes au grand complet est passé par chez nous. Sans blague: nous sommes devenus l’adresse tendance à Rouyn-Noranda», explique Jean-Philippe Perrier. L’étiquette d’insubordination d’Horizon Thaï s’applique aussi aux décisions d’affaires de l’entreprise. En juin dernier, elle a par exemple décidé de bannir les vins américains de sa carte en réaction au bras de fer commercial qui oppose le Canada aux États-Unis.
Paradoxalement, Jean-Philippe Perrier est bien conscient que les ingrédients qui ont fait le triomphe de son restaurant sont les mêmes qui peuvent en précipiter la chute. «Pour réussir en restauration, il faut satisfaire les clients. C’est le critère numéro un à respecter: la compétition est tellement forte, nous n’avons pas le choix de les chérir. Aujourd'hui, un commentaire d’insatisfaction circule très vite sur internet et peut couler très vite une entreprise qui ne fait pas attention. Au contraire: des clients satisfaits, ce sont des clients qui reviennent», affirme l’homme d’affaires.