Montant par tonne que les ventes de matériel au réemploi rapportent à Développement durable Rivière-du-Nord. Par comparaison. Il en coûte 150 $ par tonne aux municipalités pour l’enfouissement.
Pour atteindre leur mission de détourner le maximum de ressources des centres d’enfouissement, les cinq écocentres de la MRC Rivière-du-Nord, sur la Rive-Nord de Montréal, misent depuis près de deux décennies sur une stratégie peu commune au Québec : le réemploi.
«Lorsque les matières sont en bon état, nous les revendons à bas prix au travers de notre boutique, explique Pierre Bruyère, directeur général de Développement durable Rivière-du-Nord, l’organisme à but non lucratif chargé de la gestion de ces écocentres. Le recyclage, la valorisation, puis l’enfouissement s’imposent si nous n’avons le choix.»
Cette application parcimonieuse du principe des 3RVE permet ainsi à des citoyens de se procurer diverses matières de seconde main, comme des matériaux de construction, à de petits prix. Ce faisant, DDRDN contribue à l’inclusion sociale de plusieurs personnes, comme les nouveaux arrivants ou encore des étudiants qui quittent le foyer familial.
Mieux encore : l’OBNL partage des surplus d’objets et d’articles avec les différents acteurs du milieu. Et elle se distingue par l’insertion en milieu de travail de jeunes et de stagiaires provenant de différents milieux. «Nous prenons part à une économie à la fois circulaire et collaborative sur le territoire», fait valoir Pierre Bruyère.
Ce dernier a supervisé pendant des années les opérations de recyclage de multinationales avant de prendre les rênes de DDRDN, en 2022. «J’aime dire que je suis désormais le policier des choux gras!», s’exclame celui qui aimerait voir les écocentres se faire rebaptiser des centres réemploi. «C’est le projet qui me motive.»