À moins que vous ne cherchiez l’information, jamais vous ne saurez que les canots, kayaks et autres chaloupes de pêche d’abitibi&co sont hyper spécialisés — protecteur d'étrave en composite, barre de portage en frêne, etc. En effet, l’entreprise de Rouyn-Noranda omet ces informations dans sa mise en marché. «Que nos embarcations soient en fibre de verre et en Kevlar n’inspire pas les gens à aller jouer dehors. Pour atteindre cet objectif, nous misons plutôt sur des partenariats avec des ambassadeurs pour rejoindre notre public», explique le cofondateur Guillaume Leblanc.
Ce n’est pas la seule décision qui surprend. Abitibi&co invite par exemple sa clientèle à restaurer de vieilles embarcations plutôt que d’en acheter de nouvelles. «Cela minimise notre impact sur l’environnement», pense l’ingénieur de formation. La croissance du chiffre d’affaires ne figure d’ailleurs pas dans les objectifs de l’entreprise. «Nous épousons une mentalité d’artisan; rien ne nous fait plus plaisir que de voir nos canots se vendre bon an, mal an. Essayer de pousser du volume serait en contradiction avec nos valeurs.»
Ces pratiques commerciales durables survivront-elles au passage prochain du flambeau? Oui, pense Guillaume, qui agira à titre de mentor auprès des propriétaires de demain, des employés clés d’abitibi&co. «L’action sera ainsi plus près de la prise de décision. Je serai là pour partager mon expérience des dernières années et, au besoin, les mettre au défi», indique celui qui entend se consacrer à un autre projet entrepreneurial. À l’image de cet entrepreneur en série, bref.