L’Atelier de transformation agroalimentaire des Basques (ATAB) œuvre dans un créneau atypique : la mise en marché de fruits et d’aromates du Québec. Son portfolio, constitué d’intrants en vrac issus des champs et de la forêt, se destine aux artisans de la fermentation, lesquels profitent d’ingrédients rares à transformer en breuvages uniques, comme des bières, des cidres et des spiritueux. Cette coopérative de solidarité établie à Trois-Pistoles fait en ce sens le lien entre agriculteurs et transformateurs.
Ces maillages sont souvent audacieux. En 2021, la Cidrerie Intrus de Québec recherchait par exemple un fournisseur de fraises blanches pour l’approvisionner, sans succès. Grâce aux démarches d’ATAB, un producteur a accepté de produire un petit volume de ces petits fruits immatures : 25 kg. L’essai étant concluant, ce même individu a accepté de décupler son volume de production l’année suivante. L’air de rien, un marché jadis inexistant est né dans la foulée de cette collaboration.
«Notre politique d’achat local s’applique non seulement à l’entièreté des produits alimentaires, mais également au reste des achats effectués : bouteilles, boîtes, sacs, chaudières, papeterie, etc.», résume l’entrepreneur.
Les membres d’ATAB croient d’ailleurs que ces mises en contact sont un élément clé de démarcation pour le secteur agroalimentaire québécois. Plus encore, elles dynamisent les villages de la province. L’ouverture de nouvelles entreprises maraîchères en région est synonyme de familles qui s’y installent, donc d’écoles et de commerces qui demeurent ouverts. Même chose pour les visiteurs de passage qui en font un arrêt touristique. Comme quoi l’approvisionnement québécois est un véritable levier de développement économique et social.